Florence Burt Riley nous donne à voir dans cette exposition-vente « Le Champ des possibles ou la peinture oxymore » ses récentes productions qui oscillent entre grave et léger, sombre ou lumineux, consignant des œuvres quasi monochromes ou bien explosives dans une débauche de formes et de couleurs.
Elle opère par glissements successifs, répondant à un penchant presque monomaniaque pour les séries. La gestuelle est spontanée et la dynamique expressive.
Disséminées dans les différents espaces de vie du Hameau des Baux, les œuvres de Florence Burt-Riley, insolites, baroques ou poétiques, explorent un univers troublant car à la fois structuré et débridé, canalisé et flamboyant. Ce n’est pas un hasard car le hasard s’y invite lui aussi comme une nécessité, à la recherche d’ « une intensité différente plus fondamentale, touchant des zones émotionnelles très anciennes, aussi anciennes que l’Homme ou la beauté de la sauvagerie ».
Invariablement, des formes ovoïdes (cellules, neutrons, zéros ?) et une structure verticale, en colonnes qui permettent la circulation (air, eau, trous, infini ?) soit une construction contraignante pour mieux être débordée, libérée, jusqu’à l’excès dans une sorte d’hubris. Gouache, acrylique, pastels, des couleurs parfois inventées car associant les superpositions, fondus-enchaînés ténus ou bien jetées comme fracturées dans un imbroglio, feu d’artifice charnu ou excentrique entre apaisement, tension, fusion. Soit un espace de liberté revendiqué comme « Champ des possibles ou peinture oxymore » qui tire sa puissance, son énergie, son harmonie dans des forces contradictoires, dans une sorte de stimulation jouissive permettant de savourer la plénitude de l’instant et tenter de le faire perdurer.
Le spectateur lui aussi doit apprivoiser progressivement ce qu’il voit des œuvres, se glisser à leur surface, les capter sans jugement , les palper du regard, sans distance, sans que les perceptions soient conditionnées par la peur. Oser se perdre, faire des allées venues, sortir du cadre pour une plongée abyssale parfois.
Rendez-vous au Hameau de Baux jusqu'au 3 janvier 2018 pour découvrir cette exposition-vente.
