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EXPOSITION-VENTE EN PARTENARIAT AVEC L'ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE LA PHOTOGRAPHIE D'ARLES

Un regard audacieux et sensible sur un lieu d’art insolite...

Lucie DesgigotMargot Laurens,  et Adrien Pezennec, trois jeunes photographes-auteurs diplômés de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, en résidence au Hameau en 2017, exposent leurs œuvres du 

3 octobre 2018 au 2 janvier 2019.

Exposition-vente des diplômés de l'Ecole Nationale de la Photographie d'Arles au Hameau des Baux

© Margot Laurens


Durant trois semaines, ils font du Hameau des Baux le terreau de leur inspiration. Chaque année, les jeunes diplômés de l'ENSP d'Arles n'ont aucune consigne, la liberté est totale ! Seul engagement : celui de produire des œuvres dans le domaine de l’hôtel. Le résultat est saisissant tant les œuvres divergent par l’approche, la technique et le traitement, révélant une diversité des regards. Ils exposent ensuite leurs photographies au Hameau l'année suivante, et, à cette occasion, un carnet de résidence est publié, accompagnant cette exposition. Offrant une réelle opportunité d'aider la jeune création, le Hameau participe à la valorisation des artistes photographes diplômés de l'ENSP.

Lucie Desgigot "Fictions"

« Dans ma pratique photographique, je m'intéresse ordinairement à l'espace qui m'entoure et que je parcours. Un territoire fait d'un mélange entre urbanité et naturel précaire, entre espace intime et public, qui s'établit au long cours au fil de flâneries et déambulations. Photographier le Hameau relevait alors pour moi de contraintes inhabituelles : un espace bien délimité, un temps restreint. J'ai choisi de procéder à des mises en scène, en m'appropriant objets et matières trouvées dans l'hôtel et ses jardins. J'ai essayé de façonner un espace nouveau en maniant couleurs et textures, en faisant surgir des instants étranges ou inattendus. J'espère que cet ensemble de petites fictions surprendront autant que je me suis surprise à les faire. »

Margot Laurens "Entre deux"

« Dans la continuité d’une pratique exclusivement argentique et noir et blanc, j’avais décidé d’amorcer ma découverte et mon expérience du Hameau des Baux, selon ces habitudes, mon Rolleiflex à la main, par la déambulation, afin de proposer un portrait des lieux par le détail. Mais au fur et à mesure de mes découvertes, le Hameau s’est imposé comme un véritable décor dans lequel je pouvais choisir de suggérer des histoires dans un tout autre format, et qui pour moi prennent l’apparence de films hitchcockiens, où le clair obscur et la tombée de la nuit proposent suspense, esthétisme et poésie. Suspense à travers les histoires potentielles que ces images racontent, mais également au sens même où le temps y est suspendu et contemplatif. Je cherche ainsi à mettre en place un espace et un temps qui pourraient jouer à être ceux du cinéma, mais ils s’en trouvent empêchés par le processus même de la prise de vue photographique. Par dessus ces nouvelles images en couleur viennent s’insérer des éléments noir et blanc, d’essence familière, intime et hors du temps. Mais ils sont issus d’un deuxième temps, comme en marge de ce tournage de film imaginaire, achevant de suggérer ce décor, entre attente et absence, comme une transition entre deux épisodes de mon travail photographique. »

Adrien Pezennec "La robe verte"

«  J’ai pour habitude de travailler exclusivement sur des lieux chargés d’Histoire. Ce travail implique parfois plusieurs années de recherches. Il en ressort des images, des textes qui tentent de faire dialoguer notre actualité avec les événements les plus tragiques du siècle dernier. La couleur est proscrite, les éclairages artificiels n’ont pas lieu d’être et la mise en scène  est inexistante. Cette résidence au Hameau des Baux m’a donné l’occasion de produire l’inverse de ce que j’ai toujours tenté de faire. Aussi il s’agit là d’un saut dans l’inconnu. La contrainte de temps et de lieu m’ont permis de tenter une évasion. Ici, il n’est question que d’artifices, de costumes, de mises en scènes, de spots  de lumière et de couleur. Des idées cinématographiques et des inventions spontanées m’ont amené à créer des personnages aux comportement absurdes. J’ai tenté de quitter la Provence le temps de ces quelques semaines, inventer un scénario et fuir l’éclairage si singulier des Alpilles. »